L’événement en images
« Les pièces de Sophie Menuet sont comme suspendues dans une intemporalité qui interroge aussi bien notre mémoire générique que sélective. Elles nous font souvenir de certaines préoccupations de l’histoire de l’art, du rapport à une picturalité forte, de la perception du présent, d’une présence /absence de la féminité dans nos sociétés. Elle nous guide dans […]
« Les pièces de Sophie Menuet sont comme suspendues dans une intemporalité qui interroge aussi bien notre mémoire générique que sélective. Elles nous font souvenir de certaines préoccupations de l’histoire de l’art, du rapport à une picturalité forte, de la perception du présent, d’une présence /absence de la féminité dans nos sociétés.
Elle nous guide dans un monde fractal où les perceptions, les sensations peuvent se lire sans contraintes, nous sommes libres de passer d’un fragment à la globalité et vice versa pour être les propres guides de ses histoires. Elle pratique aussi bien la sculpture, le dessin, la vidéo, la photographie, tous ces supports créent une cosmogonie et reflètent son interrogation pour la place de “l’homme“ comme individu ou corps social dans le monde qui nous entoure.
Héritière d’un savoir-faire familial où coudre et broder différentes matières était journalier, elle utilise ces textures et tissus pour leur évocation au corps, porteuses de mémoires en relation avec le cycle de la vie, entre la parure et la protection.
Le balancement entre une mythologie personnelle et un regard de curiosité porté sur l’autre provoque la jonction entre plusieurs formes imaginaires de l’organique que sont l’humain, l’animal, le végétal.
Dans les séries Boucles-dentelles (2017-2021) Elle développe le motif dans un mouvement perpétuel. Palette graphique pour support, précision scalpel du numérique, les corps recomposés se cachent derrière des armures non protectrices faussement transparentes. Le maillage de lignes blanches est ponctué de points resserrés.
Sophie au même titre qu’une exploratrice, s’aventure aux creux de territoires qu’elle désire nous révéler. Ses dessins procurent des perceptions qui nous obligent, une fois acceptées, à compléter ces corps « éparpillés ». L’addition de toute cette cosmogonie devient la traduction d’une mise en abîme d’une foule qui de virtuelle capte la tentation de la réalité. »
Robert Franck
A noter : Deux installations dans l’espace consacré aux collections ethnographiques des Hautes-Alpes et du Queyras en particulier dialoguent avec les volutes d’un temps révolu passé entre estives et ouvrages de dames et gestes nécessaires à la survie.