L’événement en images
En 1987, lors d’une exposition chez Joachim Becker, le critique Jacques Lepage note : «Jacqueline Gainon accepte d’être peintre, d’apparaître traditionnelle, elle ne théorise pas, elle peint et ce qu’elle peint devient la peinture. La violence d’un monde en proie aux fureurs, l’angoisse du moment où l’homme se découvre destructible dans son essence même… »
Vernissage le vendredi 18 octobre 2024 à 18h
Exposition du 19 octobre au 28 novembre 2024
Depuis 1989, Jacqueline Gainon expose régulièrement son travail de peinture en France et à l’international. Ses œuvres figurent dans plusieurs collections publiques, notamment au Musée Picasso d’Antibes, au MAMAC (Nice), ainsi qu’aux musées de Cannes, Dunkerque, Toulon et Nantes.
Les œuvres de Jacqueline Gainon invitent le spectateur à une expérience intime, où se croisent souvenirs personnels et mythes collectifs, évoquant les échos de nos paradis perdus et de nos enfers. L’absence de narration explicite dans la peinture de l’artiste ouvre la voie à une résonance émotionnelle qui transcende le formalisme. Son art, résolument introspectif, tisse des liens entre passé et présent, quiétude et chute, lumière et obscurité.
Dans cette nouvelle exposition, Jacqueline Gainon explore la manière dont la répétition des formes et des motifs influence la perception esthétique. Ici, le sens de l’œuvre s’efface au profit de l’esthétique pure, qui devient un véritable sujet d’exploration. La répétition, loin d’être un simple exercice de redondance, se révèle être une force visuelle. Le motif se décline à l’infini, et chaque variation dévoile un nouveau détail, un éclat de lumière ou une subtilité, ce qui rend chaque toile unique. Pour l’artiste, la quête du beau prend le pas sur la signification, offrant ainsi au spectateur une expérience purement sensorielle.
À travers cette exposition, Jacqueline Gainon souhaite inviter le public à reconsidérer sa relation à l’art, en soulevant une question essentielle : La beauté peut-elle se suffire à elle-même dans un monde où l’on cherche sans cesse à donner du sens ? Ou bien, est-ce justement dans la contemplation du beau que nous découvrons un nouvel espace de réflexion ?
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À l’occasion du festival OVNi (Objectif Vidéo Nice) 2024, nous présenterons, à l’étage de la galerie, le film Sans titre (2011) de Natacha Lesueur tiré de sa série Carmen Miranda.
Natacha Lesueur invente des images inédites. Leur singularité repose sur l’étrangeté qui les habite. Les visages et les corps qu’elle représente sont presque toujours ceux de modèles féminins. Par divers procédés, elle subvertit ses personnages et ses portraits en y introduisant des chimères. Leur force plastique les situe au confluent de la peinture, de la sculpture et de la performance.
Depuis 2009, Natacha Lesueur réalise des mises en scène photographiques faisant appel à un modèle pour rejouer le personnage de Carmen Miranda. Cette actrice et danseuse portugaise-brésilienne fut particulièrement célèbre aux États-Unis dans les années 1940, durant lesquelles elle joua dans une quinzaine de films à succès. Carmen Miranda incarne un certain exotisme, coiffée de chapeaux ornés de fruits, vêtue de costumes extravagants de samba, affichant une sensualité exubérante. Son personnage mélange les cultures sud-américaines sans distinction, construction médiatique de toute pièce dont Hollywood fut le premier promoteur. Natacha Lesueur saisit cette icône à travers un travail minutieux de costumes, d’accessoires, de poses, de cadrages et de lumière. Il s’agit donc de reconstruction et de réincarnation.