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Mur ouvert : ancienne et nouvelle clôture. Les panneaux métalliques datant de la guerre du Vietnam, installés au milieu des années 1990, ont été remplacés par de nouvelles clôtures. Le 17 décembre 2019, le commissaire des douanes et de la protection des frontières des États-Unis a déclaré que 150 kilomètres de barrières avaient été construits pendant l'administration Trump, la plupart, remplaçant des structures existantes. Tijuana, Basse-Californie, Mexique, 2009 © Marie Baronnet

Exposition, Projection

Amexica : Marie Baronnet

Commissariat : François Cheval et Yasmine Chemali

Mur ouvert : ancienne et nouvelle clôture. Les panneaux métalliques datant de la guerre du Vietnam, installés au milieu des années 1990, ont été remplacés par de nouvelles clôtures. Le 17 décembre 2019, le commissaire des douanes et de la protection des frontières des États-Unis a déclaré que 150 kilomètres de barrières avaient été construits pendant l'administration Trump, la plupart, remplaçant des structures existantes. Tijuana, Basse-Californie, Mexique, 2009 © Marie Baronnet

L’événement en images

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  • Mur ouvert : ancienne et nouvelle clôture. Les panneaux métalliques datant de la guerre du Vietnam, installés au milieu des années 1990, ont été remplacés par de nouvelles clôtures. Le 17 décembre 2019, le commissaire des douanes et de la protection des frontières des États-Unis a déclaré que 150 kilomètres de barrières avaient été construits pendant l'administration Trump, la plupart, remplaçant des structures existantes. Tijuana, Basse-Californie, Mexique, 2009 © Marie Baronnet

    Mur ouvert : ancienne et nouvelle clôture. Les panneaux métalliques datant de la guerre du Vietnam, installés au milieu des années 1990, ont été remplacés par de nouvelles clôtures. Le 17 décembre 2019, le commissaire des douanes et de la protection des frontières des États-Unis a déclaré que 150 kilomètres de barrières avaient été construits pendant l'administration Trump, la plupart, remplaçant des structures existantes. Tijuana, Basse-Californie, Mexique, 2009 © Marie Baronnet

  • Javier, 4th Avenue Jail prison. Comme dans la prison de Tent City fondée par le shérif Joe Arpaio les détenus étaient obligés de porter des uniformes à rayures et d’être enchainés. En 2008, un juge fédéral a statué que les conditions inhumaines de cette prison du comté étaient inconstitutionnelles et compromettaient la santé et la sécurité des prisonniers. Phoenix, Arizona, États-Unis, 2011 © Marie Baronnet

    Javier, 4th Avenue Jail prison. Comme dans la prison de Tent City fondée par le shérif Joe Arpaio les détenus étaient obligés de porter des uniformes à rayures et d’être enchainés. En 2008, un juge fédéral a statué que les conditions inhumaines de cette prison du comté étaient inconstitutionnelles et compromettaient la santé et la sécurité des prisonniers. Phoenix, Arizona, États-Unis, 2011 © Marie Baronnet

  • Billets de banque, dollars et pesos. Mexicali, Mexique, 2009 © Marie Baronnet

    Billets de banque, dollars et pesos. Mexicali, Mexique, 2009 © Marie Baronnet

  • Migrants traversant la frontière. Naco, Arizona, États-Unis, 2010 © Marie Baronnet

    Migrants traversant la frontière. Naco, Arizona, États-Unis, 2010 © Marie Baronnet

  • Miroir, outil de communication entre migrants. Naco, Mexique, 2010 © Marie Baronnet

    Miroir, outil de communication entre migrants. Naco, Mexique, 2010 © Marie Baronnet

  • Tea Party Rally. Désert de Sonora, Arizona, États-Unis, 2010 © Marie Baronnet

    Tea Party Rally. Désert de Sonora, Arizona, États-Unis, 2010 © Marie Baronnet

« Ce qui nous arrive ici, en plein visage, à l’improviste, ce n’est pas l’habituelle matière à curiosité […], ce précieux butin, il n’était pas à la portée d’un touriste ordinaire, ou même à un ethnologue du modèle habituel, de le conquérir […] Pierre Verger ne dit pas tout, et ne montre pas tout. Car c’est, aussi, un sage. » Préface de Théodore Monod, dans Pierre Verger, Dieux d’Afrique, Paris : Paul Hartmann, 1954.

À propos de l’exposition

 

À la frontière séparant les États-Unis et le Mexique se dresse une barrière, une muraille sinistre et connue de tous. À elle seule, elle incarne tous les murs et refus de l’autre. Dans Amexica, la photographie est un champ de bataille. On s’y affronte dans un combat entre communautés, cultures et pays. On y voit surtout s’y mener une lutte sans merci entre individus et entre genres.

Dans un territoire circonscrit par des matériaux agressifs, les contradictions ne peuvent se régler sans heurts ; une arène où, à la fin, ce sont toujours les mêmes qui doivent s’avouer vaincus. Clivage racial, clivage de classe, tout ici s’oppose dans un affrontement où l’un des protagonistes supplie, et l’autre humilie. Monde binaire, alternance de lumière naturelle, aveuglante, et d’obscurité, précarité contre abondance, ville et désert, bricolage et sophistication, milices opposées aux coyotes, comme si cette partie du monde ne fonctionnait qu’en termes schématiques ! Il faut pourtant en convenir, les soirs de pleine lune, dans l’alternance du jour et de la nuit, se joue le combat entre deux forces, entre deux pulsions, celles de la vie et de la mort, de l’amour et de la haine. La ligne de démarcation indique clairement le territoire du maître et le territoire du faible.

Dans une suite photographique consacrée à la représentation d’une réalité apocalyptique à la frontière entre le Mexique et les États-Unis, Marie Baronnet ne laisse rien dans l’ombre. Par l’emploi d’une couleur franche, souvent contrastée, avec une tonalité crépusculaire, la photographe fait ressortir la nature d’un conflit qui déchire les communautés. Son attention se porte sur des instants quelconques et juxtapose des moments qui rendent intelligibles le processus, l’apartheid mis en place par le mur, dans l’urgence, portrait par portrait, de saisir le drame qui nous fait face, ses protagonistes et ses modalités.

 

Marie Baronnet

Photo-journaliste indépendante pour la presse française et américaine (Libération, Le Monde, L’Obs, Newsweek, Sunday Times, etc), Marie Baronnet entame une démarche documentaire à partir des années 2000. Entre 2009 et 2019, elle documente régulièrement la frontière américaine et mexicaine et réalise sur ce sujet son premier film documentaire Amexica (95 min, 2020), coproduit par la société Velvet Film de Raoul Peck et Arte. En 2023, le Centre de la photographie de Mougins lui consacre une exposition monographique sur son travail à la frontière et présente pour la première fois depuis sa diffusion sur Arte le film Amexica.