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The Last Brahmin

Exposition de Shailesh BR

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  • © François Fernandez

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Shailesh BR se considère comme étant le dernier brahmane de sa famille. L’origine de ce titre auto-proclamé vient du livre Le Dernier Brahmane : vie et pensées d’un spécialiste moderne du sanskrit, autobiographie de Rani Siva Sankara Sarma publiée en 2012 et qui se présente comme une histoire d’apprentissage, d’érudition et d’une rigoureuse discipline pédagogique.

Dans l’exposition Le Dernier Brahmane, Shailesh BR tente de démêler les diverses pratiques des castes en revisitant le cœur de leur structure, décodant les notions d’héritage, de formation et de déformation. Le Dernier Brahmane se réfère à des connaissances et des pratiques anciennes, mais les interprète au présent afin de faire prendre conscience de leur signification au sein de notre monde. Vivre loin de chez lui et du « pays sacré », lui offre un exil spirituel pour une profonde méditation afin de laisser place à l’introspection comme à l’extrospection.

Bien que les divisions et cloisons spatiales soient imaginaires, l’espace d’exposition, ses objets et ses rituels sont basés sur le plan d’une maison brahmane traditionnelle, ainsi que sur ses usages qui sont gouvernés par les lois du Vastu Shastra (système architectural traditionnel). « Dans mon village il est toujours interdit aux gens des autres castes de pénétrer dans une maison de brahmane, ce qui doit les rendre très curieux de savoir à quoi ressemble l’intérieur. » Shailesh BR a l’intention de poser un défi à ces mœurs d’hospitalité. « Mon point de vue est que n’importe qui peut être un brahmane en étant simplement exposé à certains systèmes de connaissance. Il en découle donc que n’importe qui peut entrer dans la maison d’un brahmane. » En invitant tout le monde à pénétrer son espace, Le Dernier Brahmane renonce aux discriminations basées sur la caste et ouvre la porte à la conversation.

Le Dernier Brahmane aura un début et une fin, devenant ainsi une expérience en soi, qui mènera à de grandes révélations ou … à une confusion encore plus grande. L’avenir nous le dira. Shailesh BR prend possession de cet espace en y étant présent tous les jours comme s’il l’habitait. Une cérémonie d’ouverture souhaite la bienvenue à un monde sans frontière, invitant à entrer, à observer, participer, et à sortir à n’importe quel moment au cours de trois cycles lunaires. « J’ai observé que les cycles de rituels suivaient un même déroulement : Projeter > Maintenir > Asphyxier par une monotonie hypnotique. » Il démarre ses journées avec le Sandhyavandanam, une routine élaborée de prières qui inclut la récitation des Védas, de la méditation et une pratique de Yoga-Yaga. L’artiste a l’intention de maintenir le feu rituel durant toute cette période, même si ce feu n’est qu’une flamme de bougie. Au fil des jours, en fonction de son « État d’Esprit », il s’exprime en écrivant et en dessinant. Chaque jour il étreint et maintient le Janeu – le cordon sacré. Le Dernier Brahmane indique la fin de cette période d’observance par une cérémonie de clôture qui sera le point culminant de ce qu’il y aura appris et interprété.

Le Dernier Brahmane souhaite ainsi brouiller toute frontière qui pourrait être perçue par ses visiteurs. L’artiste/brahmane partage ses souvenirs personnels afin de créer de l’amitié, de l’empathie et un sentiment de familiarité, tissant les événements de sa vie en une narration visuelle. Shailesh BR ne cesse d’évoluer conceptuellement en tant que Dernier Brahmane à l’aide de dessins, de peintures, de sculptures, d’objets trouvés et de machines. Il utilise également des médiums traditionnels comme les feuilles de palmier pour créer des manuscrits, et analyse la Puja (un rite d’offrande) ainsi que des objets quotidiens et accessoires brahmaniques sacrés.

Commissariat : Vitarka Samuh 

Shailesh BR
« Mon idéation commence par plusieurs dessins qui servent d’illustrations de mes pensées quotidiennes, comme des rituels ou des plans qui documentent les possibilités de mon travail. Imaginer la construction d’un dispositif qui peut devenir un objet ou exister comme une pensée. Je m’attelle à des « machines » complexes que je simplifie en termes de physicalité et de fonction, pour les rendre plus proches des besoins et/ou des désirs humains ; tout comme des mécanismes existent parfois dans la société indépendamment de leur nécessité réelle.
Élevé durant mon enfance dans un petit village du sud de l’Inde, sans accès à l’électricité, mon initiation à la mécanique au cours de mon éducation m’a beaucoup fasciné. Cette fascination se traduit dans mon travail tout en m’attachant à apporter réponses à des questionnements philosophiques liés à l’existence.
Ma pratique constitue une réaction non seulement à un objet – que je vois et avec lequel j’interagis -, mais aussi à sa sensibilité, à ses significations, à ses connotations pratiques, conceptuelles ou métaphoriques. Je « réutilise » ainsi des objets pour modifier leur fonction et les « injecter » de satire pour en critiquer la portée politique, sociale ou culturelle.
Avant l’art, j’ai étudié le sanskrit. Le jeu entre une beauté extérieure ou la fonctionnalité d’une forme/objet, sa signification intérieure, ses connotations étendues, et l’analyse critique conséquente de l’objet, est ce qui est incarné dans le Tarka Shastra, une science de la dialectique, une façon de penser qui sous-tend également ma pratique.
+ d’infos

Vitarka Samuh est un collectif ouvert qui recherche des points de vue, des perspectives, des modèles et une adhésion à un dialogue humanitaire constructif dans le but de résoudre de manière informelle les causes profondes de la discrimination et de l’injustice sociale en Inde. S’agissant d’un dialogue humanitaire informel, il poursuit le projet de le faire passer de l’individu à la famille, aux pairs, à la communauté, à la région, au pays et au monde.

Traduction : Claire Bernstein

Remerciements : Subaraya Ananth Bhat (photographe), Akash Sharma (assistant technique), Ritika Sharma (coordination et assistante artistique), Naseem Khan et Atul industries (assistance production), Krupesh Bhat, Jagadheesh Sharma, Venu Vignesh, Gautam Sharma, Vadehra Art Gallery et Sonia Pastor, pour leur soutien.

Rendez-vous / Point de vue sur les expositions
Tous les jours, sauf le mardi, à 15h, un·une méditeur·ice accompagne le public dans les expositions à la découverte des œuvres de son choix.
Ouvertes à tous les publics, sans réservation préalable et en accès libre, ces visites permettent au visiteurs d’appréhender les enjeux de chaque exposition.

Réseaux sociaux
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@ShaileshBR
@villaarsonnice