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I segreti del linguaggio, 1970 - collage sur carton- 50 × 35 cm © ADAGP, Paris 2022. Courtesy Frittelli arte contemporanea, Florence. Photo : Paolo Mariani

Mostre

Lucia Marcucci. Les secrets du langage

Galerie contemporaine.

I segreti del linguaggio, 1970 - collage sur carton- 50 × 35 cm © ADAGP, Paris 2022. Courtesy Frittelli arte contemporanea, Florence. Photo : Paolo Mariani

Pour sa première exposition personnelle en France « Lucia Marcucci. Les secrets du langage », la galerie contemporaine du MAMAC, joue la confrontation entre les œuvres des années 1960 – 1970, références aux enjeux sociaux-politiques de l’époque, et les dernières œuvres des années 2000 de l’artiste italienne, critiques de la publicité et de la culture dominante. L’abondance de mots, de messages et d’images flottantes invitera le visiteur à s’immerger dans l’univers poétique de l’artiste.

Née à Florence en 1933, Lucia Marcucci est l’une des principales représentantes de la poésie visuelle en Italie et l’une des figures majeures du Gruppo 70 qu’elle rejoint officiellement en 1965. Les artistes de ce groupe avaient pour objectif de revaloriser le langage dans une époque où les médias de masse se développent frénétiquement. Le mot devient ainsi un objet à part entière, ayant sa propre autonomie au milieu des nouveaux systèmes de communication. La relation entre « image » et « mot » devient leur terrain d’expérimentation linguistique favori, et le collage, leur moyen d’expression privilégié.

Construites à partir de coupures de magazines et de publicités assorties de messages souvent tirés du vocabulaire des bulles de bandes dessinées, les œuvres de Lucia Marcucci réinterprètent, avec provocation et ironie, les enjeux politiques et sociaux de son époque, mettant l’accent notamment sur la condition de la femme dans la société contemporaine et la marchandisation de son image.

Au début des années 1970, l’artiste, comme d’autres poètes visuels, expérimente l’utilisation de la toile émulsionnée (technique de report photographique), s’appropriant dans de nombreux cas des images de l’Histoire de l’art. Le noir et blanc et l’aplat qui en résultent lui permettent de rendre incisifs la juxtaposition ou parfois le soulignement du texte et de l’image. À partir de 1978, les œuvres laissent apparaître les traces de sa présence physique à travers l’écriture manuelle. Les slogans et les images se veulent plus autobiographiques ou anthropomorphiques.

Les travaux le plus récents (2000 – 2012), offrent une recherche hybride abordant la poésie, la musique, la performance et la communication de masse et rappellent avant tout l’extraordinaire puissance de l’image. Dans la série « Città Larga », les œuvres sont réalisées en manipulant un type de publicité de rue, répandu et omniprésent au début du millénaire : les bannières en tissu suspendues aux réverbères des zones urbaines. Ces publicités véhiculent souvent des images conçues selon une logique populaire qui ne s’éloignent jamais des clichés les plus ancrés. L’artiste les instrumentalise alors pour en changer le sens ou accentuer l’absurdité de la relation entre l’image et le texte.

Le travail de Lucia Marcucci a été mis en lumière au MAMAC dans le cadre des expositions collectives « She-Bam Pow Pop Wizz ! Les Amazones du POP », 2020-21 – commissariat Hélène Guenin, directrice du MAMAC et Géraldine Gourbe, Philosophe, critique d’art et commissaire indépendante ; et « Vita Nuova. Nouveaux enjeux de l’art en Italie 1960-1975 », été 2022 – commissariat Valérie Da Costa, Historienne de l’art, critique d’art et commissaire d’expositions.

Direction : Hélène Guenin – Commissariat : Olivier Bergesi

En collaboration avec : Fritelli arte contemporanea, Florence, Italie.