Artiste habité par une histoire ensevelie de formes, de matériaux et de pratiques rituelles, Thomas Teurlai investit des espaces aux quatre coins du monde, du white cube aux espaces industriels déclassés. Exhumant des récits, bouturant sons, sculptures et sciences humaines, l’artiste redonne vie et mouvement à des objets et des histoires délaissées.
De cette rencontre entre les mondes de l’alchimie, du bricolage et du sacré émergent des installations hybrides qui sollicitent nos zones érogènes. Le visiteur se retrouve impliqué, corps et âme, dans ces espaces d’une poésie décalée, où le temps semble se dilater.
Pour l’exposition Fossile Murmure à La Station, Thomas Teurlai présente une nouvelle version de son œuvre Râle 21.
Comme une assistance respiratoire, un moteur électrique entraîne la roue d’une voiture en fin de vie, comme abandonnée là. Le mouvement entraîne à son tour les différents engrenages du moteur. Pas d’explosion donc pour propulser ce bolide, juste le souffle capté en sortie de piston par des micros-contacts. Le râle ainsi re-amplifié joue le chant du cygne lubrique d’une société erotico-fossile en fin de piste.
L’exposition présentera en outre l’œuvre Providenzad 2120, fruit de la collaboration de Thomas Teurlai avec l’auteur de science-fiction Alain Damasio, à l’occasion de la résidence Providenza à Pieve à l’été 2020. L’œuvre réinvente le dispositif cinématographique en faisant appel à un casque de moto dont la visière sert de surface de projection. Sur un texte qui projette le spectateur dans un univers à la Mad Max, l’œuvre est emblématique du travail de l’artiste tout en prenant pour contexte une Corse futuriste à l’odeur de pneu cramé.
Visuel: Thomas Teurlai, Fossile Murmure © Salim Santa Lucia