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Conférence

L’inventeur, le publicitaire ou le brocanteur : trois figures de l’artiste pop – Villa Paloma

Par Didier Semin, historien de l’art     Il faut prendre garde qu’en histoire de l’art, les « mouvements » sont des entités bien instables : regroupements tactiques de jeunes artistes, inventions de critiques, catégories pour historiens pressés, il est la plupart du temps difficile d’en donner une définition claire. Cela est vrai de ce […]

Par Didier Semin, historien de l’art

 

Vue de l’exposition This is Tomorrow du groupe 2 (Hamilton, McHale, Voelcker), Whitechapel Gallery, Londres, 1956 – DR

 

Il faut prendre garde qu’en histoire de l’art, les « mouvements » sont des entités bien instables : regroupements tactiques de jeunes artistes, inventions de critiques, catégories pour historiens pressés, il est la plupart du temps difficile d’en donner une définition claire. Cela est vrai de ce qu’on appelle Pop Art comme cela le serait du Fauvisme, ou de l’Art conceptuel, de l’Art pauvre … Une des expositions-clefs dans l’histoire du Pop s’est tenue à la galerie Sidney Janis, à New York, en 1962 : elle s’intitulait New Realists et mêlait artistes européens et américains (Arman, Blake, Lichtenstein, Tinguely, Warhol et Wesselmann, entre autres …). La presse américaine eût vite fait de cataloguer les Européens dans les rangs des brocanteurs ou des antiquaires, en regard d’Américains plus tournés vers la séduction de la publicité. Les « Nouveaux Réalistes » demeureraient exclusivement français, le nom ne prit pas racine aux États-Unis, qui lui préféra Pop art, contraction de « popular art ». Mais cette expression n’était pas américaine ! Elle avait été inventée par un critique britannique, Lawrence Alloway, à l’occasion notamment d’une exposition à Londres en 1956 : cette dernière s’intitulait This is Tomorrow, et se plaçait explicitement sous le signe de l’innovation et de la science-fiction (un robot y accueillait les visiteurs). On tâchera de démêler les parcours des artistes qui ont dressé un constat de la société industrielle dans les années cinquante et soixante, en évitant de croire que sous un mot (Pop Art) se cache nécessairement une chose unique (un regroupement d’artistes liés par un style commun).

Didier Semin enseigne l’histoire de l’art aux Beaux-Arts de Paris depuis 1998. Il a été responsable des collections contemporaines au Mnam-Centre Georges Pompidou de 1992 à 1998.

 

Entrée gratuite dans la limite des places disponibles

Informations et réservations : public@nmnm.mc