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Exposition

Draw somewhere else, Exposition d’Anne-Sophie Viallon

  « Le paysage nous emmène… Il est évocation, invocation. Il convoque à la fois notre part animale et éduquée. Il est physique et réel, mais aussi concret et concept. Il est sous-entendu que nous le regardions seul ou ensemble. Nous sommes partie prenante. Il nous abstrait, tout en nous rendant présents au monde, une demi-présence […]

 

« Le paysage nous emmène… Il est évocation, invocation.

Il convoque à la fois notre part animale et éduquée.

Il est physique et réel, mais aussi concret et concept.

Il est sous-entendu que nous le regardions seul ou ensemble.

Nous sommes partie prenante.

Il nous abstrait, tout en nous rendant présents au monde, une

demi-présence au monde.

On lui fait face, on lui tourne le dos, on fait partie de lui. On le

perçoit soit dans sa globalité, de loin, d’en haut, comme une

entité, soit sous l’angle de la contemplation, de l’observation,

précise, minuscule, fragmentée, mesurée.

Ces deux perceptions se complètent jusqu’à se prolonger :

l’une ne fonctionne pas sans l’autre.

C’est à la fois sa matérialité et ce qu’il provoque en nous, qui

nous fascine.

Il reste un intermédiaire entre nos corps et nos consciences,

nos spiritualités. »

 

Anne-Sophie Viallon questionne dans son oeuvre notre rapport au paysage.

En y incorporant des bouts de corps, des fragments de visages, des

éclats de murs, reste-t-il paysage ou se détricote-t-il ? Devient-il « état de

l’âme » ou forme hybride, chimère improbable, poétique et étrange ?

Sous l’angle de sa représentation graphique naturelle et construite, c’est

l’aspect hybride du paysage qu’elle aime investir et développer. Ses tableaux,

ses dessins, ses objets, de tailles variées, renferment des énigmes,

avec une autre forme de picturalité. Le feutre, la couture, l’acrylique, la

gouache, glissent sur l’épiderme de tissus à motifs très présents, presque

envahissants et incongrus, pour en interroger l’histoire et le sens.

Anne-Sophie Viallon cherche à outrepasser le dessin sous sa forme classique

grâce à l’adjonction de coutures comme médium et le dépassement

des règles de la composition et de la forme. Aucun tableau ne possède

le même format, et l’accrochage flottant, dé-rythmé, joue avec notre regard

organisant alors un dialogue et une narration entre les oeuvres. En

occultant les visages sans que nous en ayons conscience, elle suggère de

nouvelles formes chimériques, de nouveaux «_possibles_» paysages sous

l’angle d’une appréhension singulière.