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Long live the Syncretics, 2012 - Dunjas, Donyas, Dinias - Hanging Low, 2012 - The Frangrant Concubine, 2012. Photo : François Fernandez

Exhibition

Slavs and Tatars

Régions d’être

Long live the Syncretics, 2012 - Dunjas, Donyas, Dinias - Hanging Low, 2012 - The Frangrant Concubine, 2012. Photo : François Fernandez

Pictures of the event

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  • Slavs and tatars Régions d'être

    Slavs and tatars Régions d'être

  • SLAVS and TATARS - Salty Sermon (Sermon salé), 2020. Photo : François Fernandez

    SLAVS and TATARS - Salty Sermon (Sermon salé), 2020. Photo : François Fernandez

  • SLAVS and TATARS - Salty Sermon (Sermon salé), 2020. Photo : François Fernandez

    SLAVS and TATARS - Salty Sermon (Sermon salé), 2020. Photo : François Fernandez

  • SLAVS and TATARS - Nations (Le fric pas si chic dit le Tajik, 2012. Photo : François Fernandez

    SLAVS and TATARS - Nations (Le fric pas si chic dit le Tajik, 2012. Photo : François Fernandez

  • SLAVS and TATARS - Reverse Joy (Kha) (Joie renversée (Kha), 2012 - Love Letters (Lettres d'ampour) n°1, 2013. Photo : François Fernandez

    SLAVS and TATARS - Reverse Joy (Kha) (Joie renversée (Kha), 2012 - Love Letters (Lettres d'ampour) n°1, 2013. Photo : François Fernandez

  • SLAVS and TATARS - PrayWay (Chemin de prière), 2012. Photo : François Fernandez

    SLAVS and TATARS - PrayWay (Chemin de prière), 2012. Photo : François Fernandez

  • SLAVS and TATARS - PrayWay (Chemin de prière), 2012. Photo : François Fernandez

    SLAVS and TATARS - PrayWay (Chemin de prière), 2012. Photo : François Fernandez

  • SLAVS and TATARS - PrayWay (Chemin de prière), 2012. Photo : François Fernandez

    SLAVS and TATARS - PrayWay (Chemin de prière), 2012. Photo : François Fernandez

  • SLAVS and TATARS - Love Letters (Lettres d'amour), n° 8 et n°9 2014 - Zulf (brunette) 2014. Photo : François Fernandez

    SLAVS and TATARS - Love Letters (Lettres d'amour), n° 8 et n°9 2014 - Zulf (brunette) 2014. Photo : François Fernandez

  • SLAVS and TATARS - Lektor (speculum linguarum), 2014. Photo : François Fernandez

    SLAVS and TATARS - Lektor (speculum linguarum), 2014. Photo : François Fernandez

  • SLAVS and TATARS - Gut of Gab (Qurrat al'-Ayn) (Boyau pour jacasser), 2020. Photo : François Fernandez

    SLAVS and TATARS - Gut of Gab (Qurrat al'-Ayn) (Boyau pour jacasser), 2020. Photo : François Fernandez

  • Long live the Syncretics, 2012 - Dunjas, Donyas, Dinias - Hanging Low, 2012 - The Frangrant Concubine, 2012. Photo : François Fernandez

    Long live the Syncretics, 2012 - Dunjas, Donyas, Dinias - Hanging Low, 2012 - The Frangrant Concubine, 2012. Photo : François Fernandez

  • Long live the Syncretics, 2012 - Dunjas, Donyas, Dinias - Hanging Low, 2012 - The Frangrant Concubine, 2012. Photo : François Fernandez

    Long live the Syncretics, 2012 - Dunjas, Donyas, Dinias - Hanging Low, 2012 - The Frangrant Concubine, 2012. Photo : François Fernandez

Exposition visible sur rendez-vous en réservant sur servicedespublics@villa-arson.org.

Le collectif berlinois Slavs and Tatars travaille sur les contextes historiques et culturels ouverts par le chevauchement de l’Asie et de l’Europe. Ces artistes s’inspirent de la tradition de l’hybridation culturelle qui se traduit par l’assimilation de mots, d’objets et de symboles pour la production de discours résolument contemporains. Cette première exposition en France propose une traversée de leur pratique complétée de nouvelles productions. Régions d’être est un appel à regarder ailleurs, au-delà des frontières, des idéologies et des croyances.

Depuis près d’une quinzaine d’années, le collectif d’artistes Slavs and Tatars produit une œuvre faite d’installations, de sculptures, de conférences ou d’éditions qui ont pour caractéristique commune de remettre en cause notre connaissance du langage et des cultures régionales, voire des cultures tout court. Slavs and Tatars (créé au départ par une Polonaise et un Iranien) s’appuie pour cela sur les rites et les traditions d’une zone géographique située entre l’ancien mur de Berlin et la Grande Muraille de Chine, autrement dit la grande région intercontinentale que l’on appelle la steppe eurasienne et qui fonctionne comme le laboratoire de leur recherche. Ce territoire est en effet caractérisé par une fusion extrêmement diversifiée d’identités et de signes dus aux migrations et aux guerres qui ont pu marqué et marquent encore ces immenses territoires traversés par les civilisations perse, ottomane, russe, chinoise, mongole et autres moins connues. Ainsi leur œuvre fonctionne comme un « bazar » au sens oriental du terme, un regroupement d’objets disparates issus de toutes origines.

S’appuyant souvent sur deux idées contraires, sur des « grands écarts métaphysiques » comme ils les nomment, la production de leurs travaux se base sur une solide connaissance scientifique et universitaire de ces cultures mais aussi sur la connaissance d’histoires issues de folklores anciens, de contes, savoirs populaires, traditions orales, légendes, mythes ou récits plus ou moins fantasmés. Le tout est souvent soumis à la moulinette de la traduction et surtout de la translittération, c’est-à-dire à la transcription d’un signe vers un autre entre deux systèmes d’écriture différents. Dans ces écarts, la fermentation et l’humour jouent un grand rôle. La fermentation par son pouvoir de détériorer et de conserver à la fois ; l’humour (via la caricature et l’ironie) par sa façon d’intégrer par la légèreté des idées antagonistes. Quoi qu’il en soit leur œuvre, comme ils l’écrivent eux-mêmes, « s’adresse à la bouche, la gorge, l’estomac ou aux organes sexuels », n’ayant pas peur des polémiques qu’elle peut susciter dans des cultures qui souvent évacuent toute forme de sensualité quand on aborde par exemple la religion.

A l’instar d’un grand livre ouvert, leur première exposition monographique en France propose une traversée de leur pratique artistique avec un parcours mêlés de pièces anciennes et de nouvelles productions spécialement pensé pour l’espace labyrinthique du centre d’art de la Villa Arson. Toutes sont issues des huit cycles de leur travail : Not Moscow Not Mecca Language Arts ; Made in Germany ; Kidnapping Mountains ; Mirrors for princes ; Friendship fo Nations ; Pickle Politics ; Régions d’être. Ces cycles ne sont pas des séries qui se terminent mais des mouvements sans fin, qui s’alimentent en permanence. Le dernier, Régions d’être donne son titre à l’exposition, tel un jeu de mots avec le terme raison d’être : la raison d’être de Slavs and Tatars est en réalité régionale, c’est un appel à regarder ailleurs, au-delà des centres de pouvoir, d’autorité ou de savoir, vers les marges des idéologies, les frontières des systèmes de croyance. Autrement dit, l’exposition invite à adopter d’autres régions et d’autres endroits comme étant les nôtres.

Commissariat : Eric Mangion


 

Translate me over a river
En écho à l’exposition Régions d’être, la Fondation Izolyatsia et la Villa Arson proposent sous cet intitulé la production et la diffusion d’une série d’une dizaine d’entretiens filmés avec 10 personnalités internationales du monde artistique ou de la recherche sur le thème de la traduction et de la translittération. Aux questions formulées par Slavs and Tatars, chaque contributeur ou contributrice apporte ses réponses en anglais (avec un sous-titrage en ukrainien et en français). Ces entrevues d’une durée d’une quinzaine de minutes chacune, seront diffusées chaque semaine, pendant le temps de l’exposition, sur les sites de la Villa Arson et de la Fondation Izolyatsia, comme sur leurs réseaux sociaux respectifs.

La Fondation Izolyatsia est une plate-forme indépendante pour les initiatives culturelles et la culture contemporaine occupant un vieux chantier naval dans le nord de Kiev (Ukraine).


 

Slavs and Tatars a fait l’objet d’expositions individuelles au MoMA, NY (2012) ; à Salt, Istanbul (2017) ; au Kunsthalle Zurich (2014) ; au Vienna Secession (2012) et au Ujazdowski Centre for Contemporary Art, Varsovie (2016), parmi d’autres. Leur travail a aussi été présenté dans de nombreuses expositions collectives, à la Tate Modern (2011), et lors de la 58ème Biennale de Venise, 10ème biennale de Sharjah, de la 8ème biennale de Berlin et de la 9ème biennale de Gwangju. Slavs and Tatars ont publié plus d’une dizaine de livres, y compris une traduction de l’hebdomadaire azéri satirique « Molla Nasreddin » (deuxième tirage chez I.B. Tauris) et dernièrement « Wripped Scripped” sur la politique des alphabets eurasiens (chez Hatje Cantz). Une première monographie, « Mouth to Mouth », portant sur leur travail a été publiée par König Books. + d’infos

Leur travail est représenté par Tanya Bonakdar Gallery (NYC), Kraupa-Tuskany Zeidler (Berlin), Raster Gallery (Warsaw) et The Third Line (Dubai).
Dernièrement, Slavs and Tatars vient d’ouvrir leur Pickle Bar à Berlin, un bar d’apéritif slav avec une programmation ouverte au public, en collaboration avec KW Institute of Contemporary Art.


Cette exposition fait partie des 86 projets labellisés « Les Parallèles du Sud », dans le cadre de MANIFESTA 13 qui se déroulera à Marseille du 28 août au 29 novembre 2020.
Dans le cadre de cette biennale, un week-end « focus » sur les expositions labellisées dans les Alpes-Maritimes aura lieu le samedi 17 et le dimanche 18 octobre.
+ d’infos

Image de Une : Kitab Kebab (Merton to Mazda), 2012, Livres et brochettes métalliques, 30 × 22 × 58 cm