L’événement en images
Cette exposition propose une vision rétrospective de l’atelier faisant une part belle aux avant-gardes abstraites. La sélection présente également des travaux plus contemporains avec des artistes ayant déjà exposé à l’eac. Une génération d’artistes qui ont expérimenté plastiquement et conceptuellement la sérigraphie.
Artistes : Wifredo Arcay, Jean Arp, Nicolas Chardon, Geneviève Claisse, François Curlet, Sonia et Robert Delaunay, Olivier Filippi, Auguste Herbin, Vassily Kandinsky, František Kupka, Fernand Léger, Mathieu Mercier, Piet Mondrian, Richard Mortensen, Jesús Rafael Soto, Sophie Taeuber-Arp, Theo Van Doesburg, Victor Vasarely
Wifredo Arcay (1925, La Havane, Cuba — 1997, Paris, France) se forme à l’Académie des Beaux-Arts San Alejandro, de La Havane. Dès 1942, il réalise des travaux publicitaires en sérigraphie.
Grâce à une bourse, il arrive à Paris en 1949 et s’intègre rapidement au milieu de l’abstraction post-cubiste, étudiant avec Edgard Pillet et Jean Dewasne à leur Atelier d’art abstrait. Tout en poursuivant une carrière de peintre, Wifredo Arcay installe son atelier de sérigraphie à Meudon en 1951 à l’invitation d’André Bloc, fondateur du groupe Espace et rédacteur en chef influent de la revue Art d’Aujourd’hui.
À Paris, Wifredo Arcay poursuit sa pratique personnelle de peintre pendant quelques années. Dans les années 1950 /1960, il réalise des œuvres qu’il envoie au Salon des Réalités Nouvelles (1951-1954) et régulièrement à Cuba.
En 1963, Wifredo Arcay cesse de peindre et ne reprendra sa pratique que quelques années avant sa disparition. Se consacrant pleinement à son métier de sérigraphe, Wifredo Arcay met en 1955 son savoir au service de Denise René et des tendances que cette dernière défend : l’abstraction géométrique et le cinétisme. Sont notamment édités à cette époque les célèbres albums de Vasarely : Albums n°1 et 2, Venezuela, Album n°3 dit « cinétique », Kassak, Lapidaire, Vega…
La sérigraphie correspond alors au souhait des artistes de l’époque d’arracher l’art au culte de l’œuvre unique pour le rendre accessible à un plus large public.
À la suite des artistes du cinétisme, les représentants de la Figuration narrative comme Klasen, Monory ou Telemaque partagent eux-aussi ce souci et prennent le chemin de l’atelier Arcay. Mais, comme le souligne Wifredo Arcay lui-même, « il ne s’agit pas de « reproduire » des œuvres, mais de réinventer avec l’artiste une œuvre imprimée qui permette de changer de taille, de couleur ou de support ».
Tout au long de sa carrière, Wifredo Arcay travaille pour de très nombreux éditeurs français et étrangers. En 1981, La Pace Gallery lui confie la réalisation d’un rouleau de 6 mètres de long sérigraphié sur soie : Parcours de Jean Dubuffet. Deux ans plus tard, l’UNESCO commande à Arcay et Vasarely, la première Estampe de l’espace, en 31 couleurs, tirée à 300 exemplaires et partie dans le vaisseau spatial SOYOUZ.
Jérôme Arcay s’initie à la sérigraphie auprès de son père dès 1980 et lui succède en 1993. Il continue de soutenir les artistes contemporains français et étrangers dans leurs recherches. Aujourd’hui, de nombreux artistes se tournent vers la technique de la sérigraphie en raison de l’intensité et de la stabilité des couleurs, mais également de la richesse de la ressource fournie par la relation avec la sérigraphie.
L’atelier se situe depuis 1992 au 80 rue du Chemin vert à Paris.
Lien du site : https://www.espacedelartconcret.fr/fr/exposition/latelier-arcay-passage