Exposition
Ghiribizzi – Jacques Martinez
Commissariat / Hélène Jourdan-Gassin Musique / Bertrand Bonello Scénographie / Christian Liaigre L’exposition Ghiribizzi est constituée de deux moments contrastés : La Bataille des Heures et La Bataille des Fleurs, construits dans deux des espaces emblématiques de la scène artistique niçoise, la Galerie de la Marine et la Galerie des Ponchettes situées sur le front […]
Commissariat / Hélène Jourdan-Gassin
Musique / Bertrand Bonello
Scénographie / Christian Liaigre
L’exposition Ghiribizzi est constituée de deux moments contrastés : La Bataille des Heures et La Bataille des Fleurs, construits dans deux des espaces emblématiques de la scène artistique niçoise, la Galerie de la Marine et la Galerie des Ponchettes situées sur le front de mer, face à la Baie des Anges.
« La Bataille des Heures »
A la Galerie de la Marine, La Bataille des Heures réunit selon un dispositif précis, des œuvres diverses, qui ont pour seul point commun, le noir et blanc.
Des peintures, des dessins, des ferrailles, des bronzes sont disposés dans les différentes alcôves et travées centrales de la galerie.
On y trouve ce que l’on pourrait aussi appeler « la bataille de l ‘atelier ». C’est-à-dire, le temps d’un travail qui est celui de l’artiste quand il avance dans son œuvre au jour le jour. Travail rarement vu, peut-être à voir un jour, peut-être jamais montré… nul ne le sait.
Dans cet espace, nous découvrirons trois chapitres : une séquence « abstraite », une séquence « paysage » et une séquence « figure » qui rythment cette bataille des heures, faisant émerger la «philosophie naturelle » de Jacques Martinez à base d’ascèse et de silence.
Les Baous et leur mystère ne sont pas loin. Des silhouettes en bois brûlé, de personnages entraperçus dans nos rêves, des mosaïques de pièces recyclées….
« la Bataille des Fleurs »
Sous les voûtes de la galerie des Ponchettes, La Bataille des Fleurs nous offre un lâcher de couleurs.
« Il y a des fleurs partout, pour qui veut bien les voir » écrivait Henri Matisse, qui exposa dans cette même galerie en 1947. Cette phrase inaugure l’exposition et accueille le visiteur de la Galerie des Ponchettes.
Ce second moment de l’exposition réunit 11 grandes toiles de format identique mais aux techniques différentes, du pinceau chinois à quelques techniques très personnelles, qui nous enferment dans une ronde de couleurs, qui nous invitent à partager le plaisir qu’on devine avoir été celui de l’artiste dans son atelier.
Évocation du triomphe de la vie, ces fleurs qui traversent les ciels, rappelant celles que l’on peut voir encore lancées depuis les chars dans le temps du carnaval, sont inscrites à jamais dans les souvenirs, dans les jours de Jacques Martinez. Elles sont l’une des incarnations de Nice, cette ville qu’il n’a jamais quittée et qu’il ne quittera jamais tout à fait.
A propos du travail de Jacques Martinez.
C’est à Nice en 1973 qu’a lieu sa première exposition personnelle à la galerie Ferrero (place Ile de Beauté). Onze années plus tard, la Ville présentera son travail à la GAC (galerie d’art contemporain des musées) sur le quai des Etats-Unis et en 1999 le musée d’Art moderne et d’Art contemporain de Nice lui consacrera une exposition.
Une œuvre de l’artiste, Merenda Virgin Boogie 1984 (170×220 cm) appartient aux collections du Mamac.
Par le seul recours au dessin et à la couleur, Jacques Martinez décline une œuvre que l’on retrouve, depuis plus de 40 ans, dans des galeries et dans des musées.
Ceux qui s’intéressent à son travail considèrent qu’il s’agit d’une œuvre rare et singulière. Ils y lisent une œuvre que Jacques Martinez a su faire avancer dans une certaine solitude, sans avoir jamais appartenu à un groupe ou un courant, mais toujours dans le bonheur de créer.
Critiques d’art, directeurs de musées, ont écrit des textes divers à propos de son travail, dont certains sont présents dans le livre qui accompagne l’exposition. Parcours de Jacques Martinez, 40 ans de peinture. Né à El-Biar, petit village sur les collines au-dessus d’Alger, il passe son enfance dans la ville de Bône, aujourd’hui Annaba.
À 12 ans, il quitte l’Algérie avec sa famille, qui vient s’installer à Nice où il fait ses études et obtient une maîtrise de philosophie. Il vient travailler à Paris à partir de 1973, en gardant toujours un atelier dans le Midi.
Il expose à la galerie Daniel Templon de 1974 à 1985, puis à la galerie Gabriel Mitterrand de 1990 à 1997. De 1997 à 1999, il réalise la fresque du Palais de Justice de Grasse.
Depuis 1990, il vagabonde dans le Sud de l ’Europe, entre l ’Espagne, l ’Italie, la Suisse et… Saint-Paul de Vence.
Au début de son parcours, son travail était lié à l’École de Nice. Ainsi, par exemple, pour l’ouverture du Centre Pompidou en 1997, ses œuvres figuraient au sein de l’exposition « À propos de Nice ».
S’il n’a jamais caché l’admiration qu’il éprouvait pour l’œuvre de certains de ses amis niçois (il a d’ailleurs été l’assistant de César et d’Arman), il a déclaré dans son livre consacré à l’École de Nice, se sentir plutôt « étranger ou pour le moins marginal vis-à-vis de toute cette histoire » (in Modern for Ever , 1985).
Cette distance s’est confirmée à partir des années 1990 et de son installation en Catalogne.
Pourtant, cette nouvelle exposition en 2016, souligne son attachement et sa tendresse pour Nice et sa région.
Un livre, publié par les Editions Galilée accompagne l’exposition. Il comprend des textes de Catherine Millet, critique d’art, écrivain et de Claude Fournet, Conservateur des Musées Classés, anciennement Directeur des Musées de Nice.