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Exposition

De l’ombre à la lumière, Exposition d’Octave Denis Victor Guillonnet

L’exposition de l’été 2017 au château est une rétrospective exceptionnelle consacrée à la redécouverte d’un peintre du siècle dernier, dont l’ancrage territorial à Carros s’accompagne d’un rayonnement international peu commun pour un artiste de sa génération. Commissaire d’exposition : Dominique Landucci.     INTENTION ET CONTENU Dans le cadre de la commémoration du cinquantenaire de […]

L’exposition de l’été 2017 au château est une rétrospective exceptionnelle consacrée à la redécouverte d’un peintre du siècle dernier, dont l’ancrage territorial à Carros s’accompagne d’un rayonnement international peu commun pour un artiste de sa génération.

Commissaire d’exposition : Dominique Landucci.

 

Tableau La Fontaine. O.Guillonnet

 

INTENTION ET CONTENU

Dans le cadre de la commémoration du cinquantenaire de sa disparition, Octave Denis Victor Guillonnet (1872-1967) est mis à l’honneur par la ville de Carros à travers une importante rétrospective de son œuvre. Guillonnet est arrivé à Carros en 1899. C’est là, dans son atelier de la Forge, à l’entrée du village, qu’il a peint ses plus grandes œuvres. Elles sont aujourd’hui conservées et exposées dans de nombreux musées en France, à Bar-le-Duc, Cannes, Digne, Paris, Bordeaux, Nantes, Laval, Perpignan, Tourcoing, etc.

L’initiative de Carros constitue sans doute la première rétrospective de cette ampleur dédiée à Guillonnet. Les œuvres exposées proviennent de collections privées, de galeries, de grands musées de France mais aussi du propre fonds de la ville de Carros, qui a notamment fait l’acquisition de plusieurs pièces en 2015. Toiles majeures, dessins, études, esquisses, objets et documents permettront de donner à voir, dans un ensemble représentatif, une œuvre dont une large partie a été composée dans l’atelier situé à proximité du lieu d’exposition.

Son travail avait de son vivant connu une diffusion considérable sur le plan national et à l’étranger, notamment sur le continent américain où des projets monumentaux, du nord au sud, l’ont conduit de Philadelphie à Caracas. Coloriste virtuose, maître de la lumière, fin observateur des hommes et de la nature, Guillonnet mérite d’être revalorisé dans nos regards contemporains. Selon les mots du commissaire de l’exposition Dominique Landucci : « Guillonnet pourrait être à Carros ce que Bonnard est au Cannet, Renoir à Cagnes-sur-Mer ou Picasso à Vallauris… ».


« UN CLASSIQUE CONTEMPORAIN »

Long parcours pour Guillonnet ce capitaine au long cours. Mort à 95 ans, en activité pendant 80 ans de sa vie, l’artiste a mené son vaisseau, seul Maître à bord faisant les choix qui le mèneront de l’ombre à la lumière. L’Océan est toujours le même. L’artiste n’invente ni l’eau ni le vent. Il crée de nouvelles voies d’accès uniques et jamais fréquentées jusque là. Peu importe les destinations, seul le chemin est louable et digne d’intérêt. Guillonnet nous livre ses dessins comme des croquis de voyages. Ses peintures comme des cartes nous racontent son itinéraire, nous parlent et nous font rêver.

 Guillonnet a eu un parcours de créateur solitaire en marge de tous les mouvements. Personnage affable et travailleur acharné, peintre parisien et provincial, mondain et pastoral, mural et rural, cet artiste a bâti une œuvre solide et incontestable. Guillonnet a touché et maîtrisé toutes les techniques classiques apprises auprès de ses grands Maîtres Joseph Blanc, Lionel Royer et Fernand Cormon à une époque où le monde moderne arrivait puissamment en gare. Guillonnet curieux, regardait sur les quais les locomotives entrer dans la modernité avec fumée et fracas tirant tous les wagons des grands bouleversements.

 Son dessin loin de tout naturalisme cherche le mouvement et la vitesse. Il sera le peintre du sport. Sa palette retenue et sage libèrera petit à petit la couleur. Il sera le peintre des jardins colorés. Ses paysages ne cherchent pas les détails mais la lumière. Il sera le peintre des grands contrastes, des ombres fortes et des lumières éclatantes. Son savoir anatomique lui permit d’habiller des groupes de personnages pour des compositions savantes et magistrales. Il sera un vrai metteur en scène très soucieux dans ses grandes œuvres des fonds de scène, des accessoires, des costumes, des éclairages à une époque où les Frères Lumière font entrer le cinéma en gare de la Ciotat.

 On pourrait imaginer au premier regard Guillonnet comme un descendant des peintres réalistes de la fin du XIXème siècle dans la lignée des Corot, Millet, Daumier ou Courbet. Ayant assimilé l’enseignement classique, compris les trouvailles de l’impressionnisme, Guillonnet a la vision de la mise en scène des grands réalisateurs qui vont mettre le cinéma sur les rails d’un art nouveau. Sa vision numérique du monde faite de compositions calquées-décalquées, copiées-collées avant l’heure replace son art dans une modernité étonnante. Son œuvre est un régal pour l’œil et une évasion pour la pensée. Son art puisant dans les fondements d’une rigueur toute classique tend la main à notre monde contemporain en le chargeant de sens.

Dominique Landucci, mars 2017


ÉLÉMENTS DE SCÉNOGRAPHIE

Le parcours proposé par Dominique Landucci sur les 3 étages du château intègre la biographie de Guillonnet, l’évocation de ses différents ateliers, son travail d’illustration.

Les grandes réalisations décoratives en France et à l’étranger sont mises à l’honneur (Mairie du XVème arrondissement à Paris, Casa Amarilla à Caracas, les établissements Wanamaker à Philadelphie), ainsi que ses sujets liés à la ruralité, vendanges, processions, etc.

Carros, où il a vécu et travaillé à partir de 1899 et où il a puisé nombre de figures de son vocabulaire pictural, est également largement représenté par ses paysages et ses habitants.