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Exposition

DEL’ART N°28

15 mars – 15 juin 2013 En couverture : Thierry Lagalla                                         Hétéroclite ou, plus précisément, hétérogène, Thierry Lagalla rend conviviaux les contraires : anecdotique/historique, prosaïque/poétique, figuration/abstraction, local/international… Il nous semble « être » chez Héraclite, […]

15 mars – 15 juin 2013

En couverture : Thierry Lagalla

lagalla

Thierry Lagalla, Je suis inspiré d’une histoire vraie
29,7 x 21 cm, Mesclun sur papier, 2011
Collection H. et F. Fincker
Courtesy galerie Bertrand Baraudou, Paris

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Hétéroclite ou, plus précisément, hétérogène, Thierry Lagalla rend conviviaux les contraires : anecdotique/historique, prosaïque/poétique, figuration/abstraction, local/international… Il nous semble « être » chez Héraclite, le philosophe du logos. Avec ce Grec-là, on ne se baigne jamais deux fois dans la même eau. Avec cet artiste-ci, on ne se baigne jamais. Ici, tout nous échappe, Hic et Nunc sont dans un bateau, le réel sonne toujours deux fois, échos, glissements, chutes ou rebonds. La Re, Re, représentation produit une descendance d’oeuvres qui voit le jour à l’ombre des pâquerettes, là où la trivialité, le banal, le commun, l’usé, le rebattu ne sont jamais vulgaires. Depuis Rrose Sélavy, cet R se balade ; projeté par l’artiste, il ne cesse de ricocher, créant, au passage, des oeuvres collatérales. « L’origine du monde ? – Ah non, c’est à côté. » nous répond un anus excentrique.

Depuis cet à côté, Thierry Lagalla nous parle de : Nice capitale, des patates soeurs de lumière, du vide dans le seau, de la banane sans fin, d’une mortadella empaillée, d’un gòbi célébré à la sauce Las Vegas… autant de couples improbables qui vivent poétiquement leur union. Un oeuvre burlesque qui, tel une boîte à MEUH, agit par renversement et nous laisse entendre, par les trous faits dans le réel, le plus profond des meuglements arraché à la nature. L’art chez Lagalla est une sorte de monde réel créé par l’esprit qui envahit le monde des choses, un véritable service hospitalier à l’ambivalence, ni d’antithèse, ni de succession. Une demeure croissante où, la figure et le langage vivent, avec ravissement, leur androgynie et leur simultanéité.
G.B.

  

Découvrez le guide en ligne : www.de-lart.org