Exposition
Crisis – What Crisis? – Jürgen Nefzger
Avec la participation de Louise Porte et Loïc Le Pivert 15 septembre > 31 décembre 2016 Commissaire de l’exposition : Olivier Lécine Face au désordre que peut engendrer la volonté de progrès dans nos sociétés modernes, la nonchalance, la faculté d’adaptation, l’oubli, est parfois l’attitude adoptée par les individus qui coute que coute, s’adapteront. Avec Crisis, […]
Avec la participation de Louise Porte et Loïc Le Pivert
15 septembre > 31 décembre 2016
Commissaire de l’exposition : Olivier Lécine
Face au désordre que peut engendrer la volonté de progrès dans nos sociétés modernes, la nonchalance, la faculté d’adaptation, l’oubli, est parfois l’attitude adoptée par les individus qui coute que coute, s’adapteront. Avec Crisis, what crisis, Jürgen Nefzger pointe du doigt cette posture, la détente, au sein d’un environnement pouvant paraître pour le moins hostile.
Symboles les plus absolus du potentiel danger écologique, les centrales nucléaires font partie du champ de l’observation rigoureuse du photographe allemand. Pour autant, celles-ci ne seront pas au centre du propos mainte fois décliné par ailleurs, mais ce sont les chaises longues, objet du repos par excellence, qui constituent le fil conducteur d’une partie de l’exposition.
Il s’ingénie à montrer les limites, parfois le non sens de toutes ces réalisations, qui, originellement sensées améliorer le quotidien de chacun, peuvent devenir source de désagrément dans certains cas, s’avérer parfois être à l’origine de catastrophes sanitaires et écologiques ou en tout cas porter en elles de potentiels risques.
Parcourant ses archives, il a remis la main sur le portrait d’une personne remontant au début des années 90. Lisant un quotidien sportif, on l’aperçoit allongée sur cette fameuse chaise, disposée le long d’une saignée. Celle-ci n’est autre que l’axe majeur, débutant à Nanterre, passant par la défense, traversant l’arc de triomphe, ligne autour de laquelle s’est basée l’urbanisation récente de la région parisienne. L’urbanisme est également pour Jürgen Nefzger, un fil directeur ayant guidé sa démarche de photographe.
Il s’est particulièrement intéressé aux grands centres commerciaux, aux espaces de loisirs artificiels, aux infrastructures industrielles, aux projets architecturaux pharaoniques, notamment en Espagne, touchés de plein fouet par la crise financière.
Dans les années 90 se manifestait déjà cette fièvre de construction standardisée, qui font que quelque soit l’endroit où l’on trouve, chaque entrée de ville est identique, étant jalonnée des mêmes enseignes commerciales. Nous sommes particulièrement désorientés au sein de ces grands ensembles dénués de toute aspérité, de toute chose pouvant nous détourner de l’acte d’achat. Lorsque les parkings ne sont pas occupés, ces aires prennent des allures d’hostiles déserts. C’est là que se dressent d’improbables arbres résineux dont l’esseulement peut faire référence au peu d’agrément que nous pouvons éprouver lorsque nous arpentons ces territoires. Cette série d’arbres et bosquets est issue des derniers travaux du photographe.
Photographie militante? Nous sommes loin du cliché alarmiste avec Jürgen Nefzger mais plus proches de l’image topologique, parfois assez froide, systématique et sérielle que l’on peut rapprocher de l’école germanique, parfois teintée d’un flegme tout britannique quand l’humour et le clin d’œil s’invitent dans ses prises de vue.
Du point de vue formel, cette exposition recense des photographies panoramiques noir et blanc, tirées dans un format assez petit, notamment pour ce qui concerne ces images des années 90, ce qui va un peu à contre sens de cette course au gigantisme alors que ces images plus récentes, la série chaise longue en couleur sont de dimensions plus conséquentes.
Jürgen Nefzger ne se contente pas de l’image fixe. La vidéo fait aussi partie de ses modes d’expression. Avec The cloud machine, il présente un film réalisé au sein d’une grande usine d’incinération. Celle-ci vient éclairer son propos, avec cette notion de recyclage, de cycle dans lequel s’inscrivent les sociétés contemporaines. En dehors des fumées que rejette l’usine, il y a cette idée de boucle immuable induit par une logique consumériste portant les individus vers les centres commerciaux, achetant des produits qui nécessairement seront voués à la destruction. En découle ce constat: finalement, rien ne change malgré les aléas. La crise, mais quelle crise?
Jürgen a choisi le dialogue de ses œuvres avec une installation de Louise Porte et des dessins de Loïc Le Pivert, artistes qu’il a invités.
Tentatives
Alain Bublex
Dans le cadre du projet Ici et maintenant!
15 septembre > 31 décembre 2016
Présentée simultanément au musée, l’exposition Tentatives d’Alain Bublex dans le cadre de « Ici et maintenant », projet initié par le Frac Paca et l’association MVE et visible dans l’ensemble des lieux d’art du village. Celle-ci fait référence à la dématérialisation de l’art, phénomène inhérent à l’art conceptuel, processus au sein duquel la photographie comme trace, devenant le seul témoignage visuel de la démarche initiée par les artistes.