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Exposition

A.P 43° 11’ 99’’ N / 05° 13’ 90’’ E, Exposition de Jean-Baptiste Sauvage

  Jean-Baptiste Sauvage naît à Saint-Etienne en 1977. Il vit et travaille à Marseille. Qu’il emprunte des logos ou des motifs trouvés dans la publicité pour les réinjecter dans le réel, ou qu’il s’appuie sur une recherche spécifique comme le projet Olt, son travail s’appuie le plus souvent sur des gestes in situ. Ses interventions […]

 

Jean-Baptiste Sauvage naît à Saint-Etienne en 1977. Il vit et travaille à Marseille. Qu’il emprunte des logos ou des motifs trouvés dans la publicité pour les réinjecter dans le réel, ou qu’il s’appuie sur une recherche spécifique comme le projet Olt, son travail s’appuie le plus souvent sur des gestes in situ. Ses interventions peuvent se déployer dans l’environnement urbain comme la série de peintures murales qu’il a entamée en 2011, ou dans les espaces d’exposition. Elles se prolongent aussi à travers des projets éditoriaux On Forme, en 2009, Razzle Dazzle/ Blue Line, en 2014.

Il privilégie également les collaborations avec des artistes, ou des graphistes. L’image, qu’il envisage à la fois comme un médium et un outil, joue un rôle central dans son travail, qui est porteur d’une réflexion “sur les idéologies et les dysfonctionnements dénotés par la formalisation et la “pictorialisation” de nos espaces de vie ”A. Giffon-Selle.

Jean-Baptiste Sauvage est membre du comité de rédaction de la revue Dé(s)génération. Il enseigne à l’École des beaux-arts de Marseille depuis 2011. Pour Dolceacqua une nouvelle étape des horizons est proposé, travail commencé en 2013 au CAP de Saint-Fons, l’extrait du texte rédigé à cette occasion par Anne Giffon-Celle permet une entrée possible à ce nouveau volet du projet, miroir du paysage au sortir du Bunker de Tilman.
C’est ainsi qu’il propose A.P 43° 11’ 99’’ N / 05° 13’ 90’’ E, un ensemble de sérigraphies réalisées à partir d’un paysage marin. En associant la maîtrise de l’accident au processus de séparation des couches inhérent à la sérigraphie (un seul passage par couleur), couches qu’il recombine ensuite, l’artiste accentue, superpose, répète telle ou telle dominante colorée et le tirage, à la limite de la feuille de passe, devient un paysage factice contenant plusieurs vues.
Ce procédé, ainsi que le tirage unique de chaque image, détournent les techniques de la photographie et de l’estampe au profit d’une démarche picturale. Un simple horizon en camaïeu s’ouvre alors à tout un champ de références artistiques, populaires et contextuelles étroitement entremêlées.
C’est, par exemple, Le bord de mer à Palavas de Gustave Courbet qui vient à l’esprit, où l’horizon d’une mer étale sépare lui aussi le tableau en deux moitiés précisément égales. Sauvage évoque également l’histoire de la photographie,
et tout particulièrement La grande vague de 1857, cette vue du port de Sète de Gustave Le Gray, pour laquelle cet “artiste et savant” avait employé la technique dite du “ciel rapporté”, c’est-à-dire deux négatifs, un pour la mer, un pour le ciel. Mais les dominantes acidulées nous renvoient aussi au cliché populaire qu’est devenue la marine, celle que les années 70 déclinaient en poster ou papier peint sur les murs de nos salons ou chambres à coucher.