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« si le printemps revenait » saison III : l’immobilité dans le mouvement

Depuis 2010 l’Université de Nice, no-made-l’association et In Situ Corpo ont collaboré pour présenter des événements au sein même des espaces de l’Université. En 2010 la première saison de « si le printemps revenait » s’est déroulée au sein du Parc Valrose, site de l’UFR Sciences et siège de la Présidence de l’Université. La saison […]

si le printemps revenait no made

Depuis 2010 l’Université de Nice, no-made-l’association et In Situ Corpo ont collaboré pour présenter des événements au sein même des espaces de l’Université. En 2010 la première saison de « si le printemps revenait » s’est déroulée au sein du Parc Valrose, site de l’UFR Sciences et siège de la Présidence de l’Université.

La saison II, en 2011, a pris ses quartiers au sein du Pôle Saint Jean d’Angély, un parcours dans Nice a été ainsi initié.

Quelques années plus tard, en 2016, une troisième édition aura lieu sur le campus du STAPS. À chaque étape de ce parcours les artistes ont travaillé en relation avec les lieux et ses spécificités.

Le fait d’avoir conservé le même titre a permis de créer un lien entre ce nouvel événement et les précédents, de prolonger notre dialogue avec l’université, de nous inscrire dans la cité, dans l’espace, et de garder en mémoire une trace, de marquer les saisons et donc le temps.

no-made-l’association

no-made est une association qui, depuis sa création en 2001, organise plusieurs expositions par an, dans des lieux, à priori, non dédiés à l’art. À ce jour, plus de 100 artistes du département 06, de la Région, nationaux et internationaux ont participé à ces événements. Le parcours de no-made s’inscrit dans la vie artistique et culturelle de notre région. Pour exemple, sa participation à la manifestation « l’art contemporain et la côte d’azur, un territoire pour l’expérimentation-1951-2011 », a été une reconnaissance non seulement du travail réalisé au fil du temps mais aussi de l’esprit du groupe. En effet, l’association no- made s’est toujours définie comme un champ d’expérimentation et s’est intéressée de façon récurrente à la thématique du « Territoire ». no-made a acquis un savoir-faire, une expérience, une spécificité, pour organiser des expositions hors des sentiers battus de l’art :

  • A l’extérieur : dans la nature, dans un jardin -(Cap d’Ail), ou un parc (Fac de Valrose), en montagne (Arboretum de Roure), sur la mer (les 130 ans de Juan-les- Pins)
  • En milieu urbain : quartier Mimont à Cannes, faculté de St Jean d’Angély…

A chaque événement ou exposition, no-made a toujours réussi à réunir, pour les faire dialoguer, une trentaine d’artistes plasticiens portés par les différents courants de l’art contemporain. L’esprit no-made revendique l’éclectisme et la tolérance. L’association est aussi ouverte aux participations ponctuelles qui peuvent être enrichissantes et aux échanges.

no-made est une aventure artistique, mais surtout et avant tout, une aventure humaine (cf http://no-made.eu).

L’esprit de la Manifestation

Afin d’amener des œuvres d’art contemporain au sein d’un campus scientifique, celles-ci s’inscriront dans le thème proposé, thème qui évoque les enseignements et les recherches proposés dans cette faculté.

L’immobilité dans le mouvement

« Il y a le pôle de celui qui fait une œuvre et le pôle de celui qui la regarde. Je donne à celui qui la regarde autant d’importance qu’à celui qui la fait. »

Marcel Duchamp Entretiens avec Pierre Cabanne

Ce thème met en opposition deux états contradictoires, l’immobilité et le mouvement. Les artistes plasticiens de no-made vont relever le défi de mettre en scène cette contradiction au sein d’un campus dont le cursus est lié essentiellement au mouvement du corps.

Ce qui peut paraître comme une forme oxymorique n’est en fait qu’une réalité, l’immobilité naît du mouvement. La contraction extrême du mouvement engendre un état, l’immobilité.

L’immobilité est un état, état de celui ou de ce qui cesse de se mouvoir, état de ce qui reste en suspension et qui peut être mesuré en fonction d’un repère et notamment du référentiel terrestre.

Une position stable entre deux actions, un point d’équilibre avant de basculer vers le mouvement, cet état peut être qualifié de point d’immobilité. C’est ce point qui permet de canaliser les émotions et de dépasser l’émotivité pour atteindre la concentration qui donne sa force au mouvement : le regard, le souffle, une main, un pied… et génère le dépassement de soi.

La plupart des œuvres qui seront exposées ont un lien avec le mouvement, elles vont l’évoquer, le représenter, le figurer, le susciter, le suggérer, le symboliser mais très rarement le créer. Pour le sculpteur représenter le mouvement est un paradoxe. Sculpter la mobilité est en proposer une image, sa représentation se fige et la fixe dans l’immobilité, pour le sculpteur le mouvement réside dans l’immobilité, le mouvement est potentiellement présent dans l’immobilité.

Alors cette suspension, ce temps d’arrêt convoque le regard, même fugace, le regardeur va participer à l’œuvre, il en est un des éléments, il va la situer dans le temps et dans l’espace, lui donner sa place. Il va la rendre mouvante, dynamique.

texte : Denis Gibelin

Les artistes

Martin Caminiti, Louis Dollé, Karim Gheloussi, Denis Gibelin, Jean Pierre Joly, Stéphanie Lobry, Made, Rob Rowlands/Héléna Krajewicz, Olivier Roche, Franz Stähler, Paul Stapleton et Anne- Sophie Viallon.