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Exhibition, Projection

Harun Farocki, Parallele I-IV

GALERIE CONTEMPORAINE DU MAMAC     Considérée comme une des œuvres majeures d’Harun Farocki « Parallele » est l’une des dernières recherches menées par le cinéaste. L’installation déploie une analyse en quatre actes de l’histoire fulgurante du jeu vidéo. Ni célébration, ni exploration à charge, ce projet de Harun Farocki vise aussi à tester les limites […]

GALERIE CONTEMPORAINE DU MAMAC

 

Parallele IV, 2014 © Foto : “Parallele” © Harun Farocki 2014

 

Considérée comme une des œuvres majeures d’Harun Farocki « Parallele » est l’une des dernières recherches menées par le cinéaste. L’installation déploie une analyse en quatre actes de l’histoire fulgurante du jeu vidéo. Ni célébration, ni exploration à charge, ce projet de Harun Farocki vise aussi à tester les limites inhérentes à ce royaume de l’artificiel et à interroger ce régime de l’image et de la représentation du réel.

Parallele I explore la représentation de certains éléments naturels depuis la création du jeu vidéo dans les années 1980 et les premiers balbutiements de l’image numérique jusqu’à l’ultra sophistication contemporaine des univers (végétation qui se ploie au passage d’un personnage, miroitement de la lumière sur l’eau, feuilles bruissant sous l’action du vent). Parallele II et III, prolongent cette exploration et interrogent les limites virtuelles et symboliques de ce rapport mimétique au réel en tentant  – sans succès – d’enfreindre les frontières invisibles des territoires déployés. Harun Farocki révèle le caractère déterminé et clos du monde virtuel (roches sans épaisseur, sol impénétrable, étendue d’eau sans profondeur). A ces limites topographiques répondent les limites comportementales des personnages dans Parallele IV. Le cinéaste met en évidence l’éventail donné des réactions et l’absence de mémoire des personnages qui les réduit à la condition d’automates.

Reconnu pour son travail d’investigation sur le rapport entre société, image et politique mené depuis les années 1960, Harun Farocki propose ici une analyse percutante des univers numériques, parcourant des jeux tels que Mario Bros, Zelda ou encore Grand Theft Auto.

Dans le cadre de MOVIMENTA, première biennale de l’image en mouvement de la ville de Nice, l’œuvre d’Harun Farocki permet d’aborder à la fois la puissance des images virtuelles, la fascination pour la technologie et ses progrès continus tout en nous invitant à les questionner et à ne pas être dupes de leur séduction. Car au-delà de la virtuosité et du mimétisme qui traversent ces mondes artificiels,  comment envisager ces espaces du simulacre et de la vie par procuration déployés dans les jeux ? Quel sens donner à ces univers aux frontières bornées, quelles valeurs attribuer aux sentiments humains stéréotypés (peur, indignation, passivité, colère, défense) des personnages et quelles perspectives ces produits de l’industrie du divertissement, esquissent-ils  sur la société d’aujourd’hui et notre rapport au réel ?

 

L’exposition au MAMAC a été conçue en étroite collaboration avec MOVIMENTA, Harun Farocki Filmproduktion, et réalisée en partenariat avec EIDOTECH.

Le MAMAC ouvre aussi ses portes à la 1ere édition de MOVIMENTA et accueille dans son atelier d’art contemporain, des ateliers à destination des familles et des scolaires, et dans son auditorium, des conférences et projections. Pour la clôture de MOVIMENTA, le MAMAC accueille également un événement collaboratif avec la présentation, en présence de l’artiste, du Fort des Fous de Narimane Mari, précédemment montré à Documenta 14 et à Locarno. Tout le détail du programme sur www.movimenta.fr

 

Commissariat de l’exposition :

Hélène Guenin, directrice du MAMAC

 

Parallele I, 2012 © Foto : “Parallele” © Harun Farocki 2012