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Journées Professionnelles – Loin ne veut pas dire petit

Les 2 & 3 février 2024

Production et organisation : Friche la Belle de Mai

Le Réseau documents d’artistes

Avec le soutien du ministère de la Culture et du ministère de l’Intérieur et des Outre-mer dans le cadre du Pacte en faveur des artistes et de la culture ultramarine. Conçu avec le concours d’un comité scientifique international, ces rencontres professionnelles composées de quatre table-rondes, offriront une polyphonie de voix, langages et imaginaires d’artistes, de poètes, d’opérateur·ices culturel·les et chercheur·euses de la Guadeloupe, Guyane, Martinique, Mayotte, Nouvelle-Calédonie, Polynésie française et La Réunion. Ensemble, elles ouvrageront un espace de discussion libre et organique, évoquant les multiples réalités et enjeux des arts visuels au sein de ces territoires éloignés les uns des autres comme de la France hexagonale du 2 & 3 février 2024

La Cartonnerie

Peut-on parler de spécificités concernant les arts visuels ultramarins ? Quels héritages et sédiments ont construit leurs récits et mouvements artistiques ? Comment les pensées et gestes séculaires se transmettent ils pour nourrir des pratiques à rebours des catégories disciplinaires et des hiérarchies ? Comment le sensible s’y partage-t-il pour créer du commun au-delà des limites géopolitiques ? Héritier·es de l’art de l’oralité, des passeur·euses feront glisser les paroles et ricocher les pensées pour creuser en nuances, le sillons des réflexions collectives. Les récits d’expériences, de projets et de traversées artistiques interrogeront différents modes possibles de relation à l’art, où complexité rime avec fécondité

Inscription gratuite : https://billetterie.lafriche.org/abonnements

Langages et imaginaires d’artistiques des outre-mer

Fondé en 2011, le Réseau documents d’artistes fédère les associations Documents d’artistes existant en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Bretagne, Auvergne-Rhône-Alpes, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie,

La Réunion et Genève. À travers des commandes de textes et de films, des visites d’ateliers, des évènements publics et l’engagement de partenariats professionnels, le Réseau documents d’artistes œuvre à la visibilité et au rayonnement des scènes artistiques régionales à un niveau national et international. Le Réseau documents d’artistes met également en place des actions pour accompagner les artistes dans leur parcours et favoriser des collaborations professionnelles.

Comité scientifique

Mathieu Kleyebe Abonnenc, artiste, Gaëtan Deso, commissaire indépendant spécialisé sur les arts du Pacifique, Eline Gourgues et ­­Eléna Arnoux, responsables de la Station Culturelle-Martinique, Diana Madeleine, historienne de l’art, Olivier Marboeuf, auteur-conteur, commissaire d’exposition et producteur de cinéma, Cynthia Phibel, artiste et ingénieure de projet culturel, Dénètem Touam Bona, philosophe et artiste.

Grand témoin Dénètem Touam Bona Intervenant·es Yassine Ben Abdallah, designer, Jack Beng Thi, artiste, Ernest Breleur, artiste, Ronald Cyrille, artiste, Florans Feliks, artiste, Thierry Fontaine, artiste, Valérie

John, artiste, commissaire d’exposition et chercheuse en arts plastiques et sciences de l’art, Nathalie Leroy-Fiévée, artiste, Gabrielle Manglou, artiste, Nathalie Muchamad, artiste, Marcel Pinas, artiste, Bruno Peinado, artiste, Isabelle Reiher, directrice du Centre de Création Contemporaine Olivier Debré à Tours, Béatrice Salmon, directrice du Centre national pour les arts-plastiques, Viri Taimana, artiste et directeur du Centre des Métiers d’Art de Polynésie française, Paul-Aimé William, doctorant en histoire de l’art (EHESS & IMAF — Institut des mondes africains) Passeuses Simone Lagrand, paroleuse et artiste indisciplinaire, Christelle Lozère, maître de conférences HDR en histoire de l’art à l’Université des Antilles et critique d’art, Emmelyne Octavie, autrice-comédienne, Cynthia Phibel, artiste et ingénieure de projet culturel.

Programme Des Tables Rondes

Vendredi 2 février

10h30 – 12h30 | Tissage des langages artistiques et des pensées

L’artiste et son lieu. Invention d’un langage ou quête de la parole première ?

Cette table ronde a pour ambition de tenter de poser des mots sans enfermer, sur ce qui fonde les spécificités des arts-visuels dans les Outre-mer. Il s’agira de mettre en avant ce qui fait commun et ce qui lie.

Passeuse : Simone Lagrand, paroleuse

Intervenant·es : Florans Feliks, artiste Thierry Fontaine, artiste Valérie John, artiste Marcel Pinas, artiste

Territoires : Réunion / Martinique / Suriname

« Tous les jours, la parole fait son chemin en nous, par nous et pour nous. Une parole-maintenant, maintenue dans un devoir d’expression quotidien. Sait-on seulement ce qu’est devenue la parole qui la précédait ? Celle qui l’a portée comme on porte un enfant. La première parole, où est-elle passée ? En faisant œuvre, les artistes le côtoient peut-être, ce premier mot matrice de l’écoute. Et quand ces artistes sont d’une autre France, d’une autre mer, d’une outre-mer ? Quand leur écriture fait basculer la géographie d’un revers de main, parce que leur grammaire revisite ce que c’est qu’être d’ailleurs ? Quand il ne s’agit pas que d’une affaire d’île vue par des yeux bleus, sujet d’un projet exercé depuis longtemps ? Alors, c’est un dépaysement incommodant qui s’organise. Car le lieu fait et défait l’humain. Il l’ancre et l’enferme. Devenant incontournable et désir de détour. Ainsi la langue qu’habite l’artiste visuel·le interroge son lieu et le redéfinit en lui prouvant qu’il n’est pas figé. Qui est donc l’artiste d’Outre-mer ? Loin d’être un monolithe, l’art lianné hors de la France tempérée, est un champ de mémoires enfouies et d’histoires en fugue. » Simone Lagrand

14h30 – 16h30 | Quelle transmission des histoires des arts aujourd’hui ?

Pour une histoire de l’art des Outre-mer décentrée et en dialogue.

Cette table ronde est axée sur les histoires des arts des territoires ultramarins : à partir de quels sédiments se sont construits les récits et les mouvements artistiques de ces territoires ? Comment les transgénérations artistiques s’y tissent et conjuguent du sens ?

Passeuse : Christelle Lozère, maître de conférences HDR en histoire de l’art à l’Université des

Antilles et critique d’art

Intervenant·es : Ernest Breleur, artiste

Gabrielle Manglou, artiste Béatrice Salmon, directrice du Centre national pour les arts-plastiques Paul-Aimé William, doctorant en histoire de l’art (EHESS & IMAF — Institut des mondes africains)

Territoires : Martinique / Réunion / Guyane

« En 2019, l’exposition Le Modèle noir au Musée d’Orsay à Paris a questionné pour la première fois en France hexagonale et depuis les Antilles la représentation des Noir·es dans l’histoire de l’art européen soulevant des problématiques esthétiques, politiques, sociales et raciales dans des approches multidisciplinaires. Cet évènement majeur, porté depuis les États-Unis a conduit à une succession de « moments » ouvrant la voie à une recherche scientifique qui se pense désormais plus globale, décentrée et inclusive, initiant un nouveau dia- logue avec l’Outre-mer à l’écoute de la complexité, de l’épaisseur et du poids de l’histoire de la traite atlantique et coloniale sur la scène artistique contemporaine. Cette table ronde interrogera la place et l’émergence de l’histoire de l’art écrite depuis et avec la Caraïbe, la Guyane, l’Océan Indien et le Pacifique afin d’en révéler ses temporalités, ses enjeux, ses particularités territoriales, son esthétique de la créolité et du métissage. » Christelle Lozère

Samedi 3 février

10h30 – 12h30 | La pluralité des sentiers de création : à rebours des approches disciplinaires et des hiérarchies

Loin ne veut pas dire petit.

Cette table ronde invite à une réflexion sur la transmission des gestes séculaires et leurs interprétations. Elle tentera d’interroger les liens entre les formes plastiques et leurs conditions matérielles d’apparition, ce qu’elles permettent ou contraignent. Par la même occasion, cette table ronde questionnera la notion de savoir et les modes de légitimation dans l’art.

Passeuse : Emmelyne Octavie, autrice-comédienne

Intervenant·es : Yassine Ben Abdallah, designer Nathalie Leroy-Fiévée, artiste Cyrille Ronald, artiste Viri Taimana, artiste et directeur du Centre des Métiers d’Art de Polynésie

Territoires : La Réunion, Guyane, Guadeloupe, Polynésie Française

« Qu’ ielles sculptent, Qu’ ielles peignent, Qu’ ielles dessinent, Qu’ ielles jardinent, Qu’ ielles performent, Les artistes de la Caraïbe, l’Océanie, l’océan Indien sans oublier la Guyane portent en eux·elles l’ici et l’ailleurs. L’aujourd’hui et l’autrefois. Dans chacun de leurs gestes créatifs se cache la mémoire d’un de leurs territoires. Des histoires marquées par un vide qui invite à repenser l’héritage des arts entre formes nouvelles et savoir-faire ancestral. Ce sont sur les flots de ces eaux, qui souvent nous séparent, que nous naviguerons le temps de cette conversation. » Emmelyne Octavie

14h30 – 16h30 | Cartographie artistiques

Écriture(s) en mouvement : Redessiner la carte postale.

La mobilité des artistes et la circulation de leurs œuvres ne sont pas uniquement dirigées vers la France hexagonale. Iels sont tourné·es vers d’autres continents que l’Europe comme l’Afrique, l’Asie, l’Amérique du Nord et du Sud … Ces ailleurs sont aussi source d’imagination et constituent des espaces communs de partage du sensible. Nous nous interrogeons sur ces cartographies artistiques qui rendent compte d’une écriture en mouvement au-delà des limites géopolitiques.

Passeuse : Cynthia Phibel, artiste et ingénieure de projet culturel

Intervenant·es : Jack Beng Thi, artiste Nathalie Muchamad, artiste Bruno Peinado, artiste Isabelle Reiher, directrice du Centre de Création Contemporaine Olivier Debré à Tours

Territoires : Guadeloupe, La Réunion, Nouvelle Calédonie, Mayotte, Martinique

« Porter une réflexion sur l’art contemporain d’Outre-mer », questionner la visibilité des artistes et des œuvres en les cartographiant nécessite de redessiner la carte postale… Repenser les archétypes, déconstruire les vieux rapports antithétiques centre-périphérie. Ce qui rend impérieux que l’on questionne « l’outre »… Un au-delà, par rapport à un lieu défini, qui désigne de loin, ladite périphé- rie, – qui elle-même sait être son centre, et l’extérieur devenant, ainsi, la périphérie. À partir d’une constellation de mots qui impulsent la création et, construisent des possibles, les invité·es ouvriront ici, un espace d’échange, portant l’ambition de dépasser le seul temps de la rencontre. Une pensée en mouvement…, tel un manifeste : activer de nouvelles formes et récits. » Cynthia Phibel

16h30 – 17h30 | Fin des Journées Professionnelles

Clôture par Dénètem Touam Bona, grand témoin de ces rencontres.