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Exposition

CONSTRUE, Exposition d’anna-maria bogner

  Notre société est définie par la rationalité. Pour qu’une personne qui essaie d’adapter son environnement à ses besoins, une action déterminée est essentielle. Nous concevons nos actions pour nous aider à atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés : ainsi nos actions servent un but. Nous supposons une intention derrière chaque action, une […]

 

Notre société est définie par la rationalité. Pour qu’une personne qui essaie d’adapter son environnement à ses besoins, une action déterminée est essentielle. Nous concevons nos actions pour nous aider à atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés : ainsi nos actions servent un but. Nous supposons une intention derrière chaque action, une cause derrière chaque effet et derrière chaque entité. La vie quotidienne offre la confirmation que la raison est notre outil le plus aiguisé et le plus précieux. Elle est à la base de nombre de nos décisions. En même temps, elle marque les frontières du monde dans lequel nous habitons : parce que si la rationalité est un principe intrinsèque à nos pensées et nos actions, ensuite ce n’est pas une chose à laquelle nous pouvons échapper ou au-delà de laquelle nous pouvons aller. La rationalité constitue une frontière entre nous-même et des entités qui sont potentiellement sans limite. Nous avons besoin de ces frontières, et nous en construisons d’autres plus lointaines afin de pouvoir prendre la mesure des espaces réels ou sociaux dans toutes leurs tentatives de rendre graphique l’inconcevable. Mais même ces visualisations mentales ne peuvent rien faire de plus que pointer l’infini du doigt. C’est par conséquent, non pas une question de traverser des frontières mais plutôt de les reconnaitre et jeter un coup d’œil de l’autre côté. Tout comme un examen de vision en couleur n’est pas prévu pour apprendre à la personne examinée de quelle couleur est la vue, mais plutôt de l’aider à reconnaitre les possibilités et les limites de sa propre perception, ces travaux jouent avec les limites et les possibilités de la perception spatiale. Dans quels espaces est-ce que je me déplace ? De quoi sont-ils constitués ? Quels espaces sont ouverts et lesquels se ferment à moi par la façon dont je me situe dans l’espace ? Quelles décisions sont à la base de ma perception de l’espace ? Avec un éventail théoriquement illimité de décisions possibles, nos actions sont également toujours un rappel des limites et des entités qui se trouvent encore au-delà. L’espace est juste une infinité conceptuellement compréhensible.